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Auteur : D.J
V :. M :. en Chaire,
Officiers qui décorent l’Orient,
Et, vous tous mes F :., en vos grades, fonctions et qualités.
Quand j’ai demandé, à mon S :. de Colonne de me donner quelques directives et conseils pour mettre en place mon tracé, il m’a gentiment répondu en ces termes : « le sujet est tout à fait explicite et quand à la rédaction, tu dois la faire comme tu le sens ».
Donc, Le sujet de la Planche que je vais essayer, de développer devant vous,
avec « humilité » et « comme je le sens » à pour titre :
L’HUMILITE : VERTU MACONNIQUE ?
« le terme « humilité » est à rapprocher du mot « humus », qui en est la source étymologique, et qui à donné par ailleurs le terme « homme ».
« L’humilité est une vertu humble : elle doute même d’être une vertu !
Qui se vanterait de la sienne montrerait simplement qu’il en manque » ?
Jolie phrase, mes Frères, en guise d’introduction.
Pourtant, cela ne prouve rien : d’aucune vertu l’on ne doit se vanter, ni même être fier, et, c’est ce qu’enseigne l’humilité.
Elle rend les vertus discrètes, comme inaperçues d’elles-mêmes, presque déniées.
Inconscience ?
C’est plutôt une conscience extrême des limites de toute vertu, et de soi.
Cette discrétion est la marque >>elle-même discrète >> d’une lucidité sans faille et d’une exigence sans faiblesses.
L’humilité n’est pas le mépris de soi, ou alors, c’est un mépris sans méprise.
Elle n’est pas ignorance de ce qu’on est, mais plutôt connaissance, ou reconnaissance, de ce qu’on n’est pas.
L’humilité est vertu lucide, toujours insatisfaite d’elle-même, mais qui le serait encore plus de ne pas l’être.
C’est la vertu de l’homme qui sait n’être pas Dieu.
Cela nous pose une question, mes Frères : l’humilité est-elle la vertu des Saints ?
PASCAL n’a pas tout à fait tort, quand il critique « la superbe » des philosophes !
C’est que certains, mes Frères, se sont pris au sérieux de leur « divinité », de quoi les Saints ne sont pas dupes.
« DIVIN ? MOI ? »
Il faudrait ignorer Dieu, ou s’ignorer soi.
L’humilité refuse au moins la seconde de ces deux ignorances, et c’est en quoi d’abord, elle est une vertu : elle révèle l’amour de la vérité, et s’y soumet.
Etre humble, c’est aimer la vérité plus que soi.
C’est en quoi aussi, toute pensée digne de ce nom suppose l’humilité : la pensée humble … s’oppose pour cela à la vanité, qui ne pense pas, mais qui se croit.
On dira, que cette humilité ne dure guère … mais, la pensée … non plus.
De là, mes Frères, la porte est grande ouverte aux orgueilleux systèmes.
L’humilité, elle, penserait plutôt sans se croire.
Elle doute de tout, et plus spécialement, d’elle-même.
L’humilité est donc humaine, peut être trop humaine …
QUI SAIT, SI ELLE N’EST PAS LE MASQUE D’UN TRES SUBTIL ORGUEIL ?
Ces quelques phrases nous interpellent, et demanderaient à être plus pleinement commentées.
Ce n’est certes pas le propos de cette planche.
Aussi, je vais rajouter au « problème », les « idées » et concepts de quelques philosophes et « libres penseurs ».
KANT, dans la « Doctrine de la vertu » oppose légitimement ce qu’il appelle la « fausse humilité » -- la bassesse – au devoir de respecter en soi la dignité de l’homme comme sujet moral : pour lui « la bassesse » serait le contraire de l’honneur.
KANT, nous dit aussi, qu’il existe une véritable humilité « humilitas moralis », et il nous en donne cette définition :
« La conscience et le sentiment de son peu de valeur morale en comparaison avec la Loi, est l’humilité »
L’humilité implique l’élévation et la confirme, car se soumettre à la Loi est une exigence de la Loi même :
L’HUMILITE EST UN DEVOIR.
Voyons du coté de NIETZCHE, qui à toujours raison de tout … et tort de tout.
Il prend pour cela « l’image » du ver de terre :
« Le ver se recroqueville quand on marche dessus. Cela est plein de sagesse. Par là, il amoindrit la chance de se faire de nouveau marcher dessus »
L’humilité, vue ainsi, je trouve personnellement que c’est dur !
NIETZCHE, nous dit encore : « l’humilité est vertu d’esclave, les maîtres « altiers et fiers » n’en ont que faire >> toute humilité leur est méprisable »
Admettons.
Mais, le mépris n’est-il pas plus méprisable que l’humilité ?
Cela reste, mes Frères, un autre débat !
Et pour en rajouter, toujours avec le même philosophe, cette phrase :
« je me connais trop pour me glorifier de quoi que ce soit, objecterait l’homme humble : j’ai plutôt besoin de toute la miséricorde dont je suis capable, pour pouvoir me supporter … »
DESCARTES, je cite : « les plus généreux ont coutume d’être les plus humbles ».
J’ai des doutes à croire que Descartes pouvait être « un ver de terre ».
JANKELEWICTCH, je cite : « humilité égale vérité ».
Cela est, à mon avis, bien plus vrai et plus humble que les considérations de Nietzche.
« Là où est l’humilité, là aussi la charité » écrit Saint AUGUSTIN.
>>> Mais, mes Frères, nous « attaquons » avec cette phrase, l’humilité des « religieux ».
Et en cela, peut être, l’humilité serait la plus religieuse des vertus ?
>Comme on voudrait s’agenouiller dans les églises !
>Pourquoi se le refuser ?
>Nous sommes si peu de chose … si faibles … si misérables …
L’humanité fait une création tellement dérisoire : comment s’imaginer qu’un Dieu est voulu cela ?
C’est ainsi que l’humilité, née de religion, peut mener à l’athéisme.
CROIRE EN DIEU, CE SERAIT UN PECHE MORTEL !
Continuons dans le registre religieux et moraliste, car nous allons y découvrir insensiblement les éléments symboliques et allégoriques de notre F :. M :.
Dans le « Traité de l’humilité et de l’orgueil » de Saint BERNARD, le premier chapitre s’intitule : L’humilité conduit à la vérité.
Saint BERNARD, nous dit, en partant des mots de l’évangile >>> « je suis la Vérité, je suis la Voie, je suis la Vie »
Pour lui, la connaissance de la Vérité est le fruit de l’humilité.
A travers cette phrase du CHRIST : « je te rends gloire, Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, parce que tu as caché ces choses ( évidemment, les secrets de la Vérité ) aux savants et aux prudents ( c’est à dire, aux orgueilleux ) et que tu les as révélées aux petits ( c’est à dire, aux humbles )
Un peu plus loin dans ma lecture, je trouve cette définition, qui je dois vous dire, mes Frères, possède une belle « résonance » maçonnique !
« L’humilité est une vertu par laquelle l’homme, dans une très vraie connaissance de soi même, devient vil à ses propres yeux. Elle est le fait de ceux qui disposent une ascension dans leur cœur, et montent de degré en degré, c’est à dire, de vertu en vertu, jusqu'à ce qu’ils arrivent au sommet de l’humilité »
Saint BENOIT, établit cette « ascension » en douze degrés ( que je ne vais pas développer ici …)
Ces degrés, vous l’avez compris, ce sont ceux de l’échelle montrée à Jacob, comme étant l’image de référence biblique et religieuse de l’humilité.
L’échelle est un symbole très fort dans nos rituels.
Par exemple, dans le « Rite Emulation » de nos Loges Bleues, au grade d’A :. Il est dit ceci : « Une Loge de F :. M :. est couverte d’un baldaquin céleste de différentes couleurs comme la voûte du ciel. Le moyen par lequel nous espérons y parvenir comme F :. M :. consiste en l’aide d’une Echelle, appelée dans les Saintes Ecritures, l’Echelle de Jacob. »
Le symbole de l’échelle est aussi très puissant, chez nos S :., dans les rituels des Loges d’Adoption de l’époque et encore aujourdhui, dans les Loges essentiellement féminines.
Nous le voyons dans cet extrait de rituel : « … sous l’Eternel, Adam et Eve nus, l’un devant l’autre, sous l’Arbre de Vie, une Tour de Babel et à coté, l’échelle de Jacob … etc. »
Dans le 30 ieme Grade, nommé « Grand Elu du Chevalier Kaddosh », l’échelle est ici, très importante. ( nous sommes dans ce cas dans le Rite Ecossais Ancien et Accepté >> R.E.A.A. )
Mais restons, pour le moment, sur le secteur de la recherche de mes « matériaux » pour édifier mon « humble » morceau d’architecture !
Faisons un petit tour, vers la « morale chrétienne » et la « morale juive ».
Si la morale chrétienne se vante d’avoir enseigné aux hommes la charité, elle ne s’arroge pas moins l’honneur de leur avoir appris la vertu d’humilité.
Elle devrait pourtant se souvenir que les deux plus grands génies de l’hébraïsme, le Père religieux et le Père politique de l’ancien Israël, ne se distinguent que par leur humilité proverbiale : >>>ABRAHAM se ravale jusqu'à la terre qu’on foule aux pieds, jusqu'à la cendre qu’on dédaigne.
> C’est dans la Genèse.
MOISE, comme l’Ecriture le constate avec un soin remarquable, est : « le plus humble de tous les hommes qui soient sur cette terre »
Ces considérations moralistes sont de l’écrivain : Elie Benamozegh. Faisant dans cet article, la situation des morales chrétienne et juive, au tribunal de la « libre critique ».
A ce propos, j’ai découvert dans mes recherches, un document, qui ne manque pas d’intérêt, il s’intitule : « ce ceindre d’humilité »
>>En Israël, tous portaient une écharpe de lin. Avant d’entamer un travail, on relevait ses vêtements, puis on se ceignait de l’écharpe de lin.
PIERRE, à écrit, donc à juste titre : « ceignez – vous d’humilité les uns envers les autres, parce que Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais aux humbles il donne la faveur imméritée »
Dans ce texte, le mot grec traduit par « se ceindre » vient d’un mot qui signifie « tablier d’esclave »
En effet, les Israelites, quand ils mangérent la Pâque, ils le firent les hanches ceintes, les vêtements relevés, car ils étaient ainsi prêts pour partir, et ceci à n’importe quel moment.
JESUS, traditionnellement, se ceignait de cette façon, de son « tablier »
Peut-être, faut-il y voir, mes F :. , l’expression du tout premier Tablier Maçonnique ? mais je crois que j’ai du confondre le mot humilité avec le mot humour … c’est vrai, qu’ils commencent tous les deux, par les mêmes lettres.
Voyons, maintenant, non pas « du coté de chez Swann », mais du coté de nos F :. convertis à l’Islam, comment ils conçoivent l’humilité :
« L’Islam à établi un certain nombre de droits fondamentaux, valables pour l’humanité toute entière.
L’Islam est une source de bonté, de générosité, de miséricorde, de sympathie, de paix, de bienveillance désintéressée, de loyauté et d’honnêteté envers la création toute entière et en toutes circonstances.
De ses qualités, les plus nobles qui soient, ne peuvent naître que le Bien.
>> et par miséricorde abaisse pour eux l’aile de l’humilité …
Un petit morceau de la Sourate n° 17, verset 26.
Dans le Coran, mais F :., l’humilité, reste très présente, vous pouvez en être sur.
>> la dévotion, la tendresse et l’humilité, dans son domaine, l’Islam est si étendu qu’il a certainement touché toute la pensée et l’action humaine.
En conséquence pour ce qui concerne l’humilité et l’Islam chacun y prendra ce qu’il voudra, car cela mériterais l’intervention d’un spécialiste.
Ma curiosité n’étant pas entièrement satisfaite, j’ai continué mes recherches sur d’autres pistes :
« chantez à Dieu avec amour et humilité d’esprit » je cite Ramakrisna.
« entre les mains du Maître, et en toute humilité, je puis dire que j’ai réalisé toutes mes ambitions » Hindouisme.
« à propos de l’hindouisme … mélange de force et de faiblesse, d’orgueil et d’humilité … » paroles d’un discours de la Mahatma Gandhi.
Je viens, mes F :., d’employer le mot discours, acceptez que je vous fasse découvrir, en guise de pause, dans le développement de cette Planche, quelques phrases intéressantes, je cite :
« fort d’une humilité que vous aimez à cacher sous un excès d’orgueil »
>c’est tiré d’un discours de réception à l’Académie Française.
« il était pétri de passion, de lucidité, d’intelligence, de sérieux, de courage, de générosité et d’humilité … »
>c’est une phrase d’un discours de Dominique Strauss – Kahn à propos de Pierre Bérégovoy.
« ayons l’humilité de reconnaître, nous responsables publics, que nous sommes … »
>dans le discours d’investiture de Bertrand Delanoé à la Mairie de Paris.
« laissez là, cette vénérable Eglise, dans sa solitude, dans son abnégation, dans son humilité … »
>discours sur la Loi Falloux de Victor Hugo.
« je m’adresse à vous avec humilité … »
>discours aux Européens du Président de la République, Jacques Chirac.
« ma deuxième conviction c’est que, pour agir efficacement pour l’insertion, il faut du réalisme, de l’humilité et la mobilisation de tous … »
>toujours un des discours de Jacques Chirac.
« je m’exprimerai devant vous avec d’autant plus d’humilité … »
>discours d’Ouverture de la Conférence du G 7.
« voici une démonstration d’humilité … »
>çà c’est « top » c’est tiré d’un discours de la secte Moon.
Il est intéressant, mes F :. , d’observer qu’en ce « bas monde » comme l’humilité puisse être une vertu tellement aimée et utilisée par tous !
En est-il de même, pour « l’humilité : vertu maçonnique » ?
Personnellement, je n’ai pas aujourd’hui de réponse radicale, car nous sommes il est vrai des F :. M :., mais, ne sommes nous pas, comme se plaît à le dire souvent, notre Passé Maître, Georges ; ne sommes nous pas des hommes, malgré tout ?
Mais soyons positif, et voyons « entre les colonnes » comment nous autres F :. M :. pouvons nous appréhender cette « humilité »
>la Concorde grandit ce qui est petit.
>La Discorde annihile ce qui est grand.
>Anéantis-toi, mon Disciple, dans un abîme d’humilité et sois infime parmi
les infimes.
Nous sommes de plain-pied dans l’humilité maçonnique, car je viens de vous lire un extrait de texte tiré d’un Code Maçonnique du 19 ieme, à la gloire du G.A.D.L.U.
Tout au long de ce tracé, je me suis appliqué et imposé trois mots :
Recherche, découverte, et transmettre.
Parce que l’humilité vue ainsi, dans sa plus totale complexité et sa multiplicité au niveau de ces différents « aspects » humains ; et bien ! il m’a semblé qu’il était nécessaire que je vous le communique.
L’homme « profane » qui frappe à la Porte du Temple, le fait nécessairement avec humilité, et si ce n’était pas réellement le cas ! je suis persuadé que les trois enquêtes auraient, à priori, rapidement fait de relever une possible supercherie.
L’humilité, n’en doutez pas, mes F :., est partout présente dans le Temple et ceci à tous les Grades :
Pendant la cérémonie d’Initiation, le bandeau peut être considéré comme un symbole d’humilité, comme le fait de « mettre un genou en terre » devant le Vénérable Maître.
L’acceptation et l’obligation du silence, au grade d’A :., sont preuves, elles aussi, d’humilité.
Quand le F :. M :. se tient à l’Ordre, ici aussi, nous pouvons y trouver une gestuelle symbolique se rapprochant de l’humilité.
Nous trouverons, très facilement, dans les autres grades de notre R :. A :., du moins à la connaissance correspondant à mon propre grade ; de multiples exemples.
Car quel que soit son grade, et quel que soit le rite pratiqué ; le F :. M :. reste toute sa vie un Apprenti, qui ne cesse d’être en quête du savoir ultime et de se présenter les mains vides, en toute humilité devant le GADLU et surtout devant tous ses F :.
Mais plus que toute chose, il se trouve un moment, dans la vie d’une Loge, ou l’humilité , en terme de « vertu maçonnique » , s’exprime dans toute sa plénitude.
Et je m’en explique :
Le « premier maillet », un jour ou l’autre devient le « Vénérable descendant de Charge », et de façon traditionnelle ( mais, pas forcément systématique ), lui est confié la fonction de « Couvreur » … fonction, considérée comme étant la plus humble du collège des Officiers d’une Loge.
Il passe ainsi de la lumière de l’Orient, à l’obscurité symbolique et allégorique de l’Occident, tout en prenant au passage une des plus belles leçons d’humilité et … de maturité maçonnique.
Nous avons tous vécus ce moment, dans notre Atelier, pendant la Tenue d’Installation de notre V :. M :. Serge MAR :., et la mise en place, qui a suivi du nouveau collège des Officiers.
Peut être, n’avons nous pas tous perçus, la symbolique puissante de ces instants ; étants tous, pendant cette Tenue, attentifs à la découverte de ce rituel, entièrement nouveau pour beaucoup d’entre nous.
En tout cas, il l’était pour moi !
Nous sommes, dans cet instant de « vie » maçonnique dans une position d’interface très puissante, d’humilité complexe et d’humilité de simplicité.
C’est vraiment ici, que l’humilité : vertu maçonnique ? ( titre de ma P :. ) prend toute sa dimension !
« observation vigilante du Couvreur … observateur, échangeable en permanence avec son vis a vis, le V :. M :. , placé comme lui sur la « colonne vertébrale » du Temple.
Couvreur et Vénérable, ou plutôt Vénérable puis Couvreur, sont des Officiers d’interfaces, qui vont de l’accomplissement des taches les plus prestigieuses, ou certains verront le « Commandeur possessif », vers les taches les plus humbles, comme peut être le « fermer et ouvrir »
Le F :. Couvreur ou Tuileur, dans sa nouvelle fonction supervise tout, il est le bras et l’assistant du V :. Dans la bonne observance du rituel.
Plus il est instruit dans « l’Art Royal », plus il est censé être humble.
Nous avons bien là, je vous le dis, mes F :., le témoignage et le critère objectif de « maçonnité » de cette maturité et de cette compréhension propre à l’humilité et à la modestie humaines, favorisées par l’exercice réfléchi d’un rite.
Je peux, à présent, vous proposer une conclusion :
« l’humilité confère la faculté de percevoir les situations, d’identifier les obstacles ainsi que leurs causes, et de rester silencieux.
Exprimer une opinion avec humilité, implique un esprit ouvert, qui reconnaît ses qualités, ses forces et sa sensibilité, ainsi que celle des autres.
Un mot prononcé avec humilité à plus de sens que mille autres.
Mes F :. , sans humilité, il ne peut y avoir de société digne de se nom, ni de générosité au service de l’humanité.
En toute logique, V :. M :. , je devrais terminer ici, ma Planche par le traditionnel « j’ai dis ! »
Mais je sollicite quelques secondes de plus, pour terminer par une poésie sur l’humilité !
Les deux mots vont si bien ensemble ! Poésie et Humilité.
L’eau sortant des canaux s’égaye en ces prés verts,
Comme marche un captif déchargé de ses fers.
Elle était dans sa gène et morne et languissante :
Libre elle est babillarde, active et bondissante.
Elle aime mieux, folâtre et toujours serpentant,
Par ces chemins tortus courir en s’ébattant ;
Elle aime mieux baiser et ces fleurs et ces herbes
Qu’un balustre de bronze et de marbre superbes.
Suivez donc, o mes pas, ses aimables détours.
J’aime ces lieux fleuris ou me conduit son cours.
Dans ces riches vallons je descends avec elle,
Ou de mille autres eaux le murmure m’appelle.
Quel bruit de toutes parts ? Les eaux cherchent les eaux :
Aux rivières toujours courent tous les ruisseaux ;
Dans les fleuves puissants se plongent les rivières ;
Et les fleuves, des mers, cherchent les vagues fières.
Ici pour rafraîchir les poumons altérés,
Mainte source jaillit sur les sables dorés.
Que l’herbe est forte et vive en ces prés solitaires !
Que je vois naître ici de plantes salutaires !
Que les arbres feuillus y sont chargés de fruits !
Tout y rit, tout y joue entre ces petits bruits.
Toute richesse accourt dans ces vallons utiles.
Quoi ? les lieux les plus bas sont donc les plus fertiles ?
Quoi donc, humbles vallons, plus vous vous abaissez,
Plus vous tirez de suc dont vous vous nourrissez ?
Les eaux traînent ici la graisse des campagnes,
Et l’humeur des coteaux, et celle des montagnes.
Tout bien tombe aux lieux bas. La riche Humilité
Ainsi de sa bassesse a sa fertilité ….
Ce poème est de : Jean DESMARETS de SAINT – SORLIN ( 1595 – 1676 )
Et s’intitule : « De l’Humilité »
V :. M :., et vous tous mes F :., avec beaucoup d’humilité.
J’ai dis.
D. J :. Comp :.